Redécouverte de la crypte médiévale et l'aménagement de la crypte au XIXème siècle.
La découverte de la crypte médiévale
Le chantier de la nouvelle église débute en 1827 par la chapelle de la Vierge, et c’est l’année suivante, lors des travaux de fondation du dôme, qu’apparaissent les restes de la crypte romane, probablement comblée depuis le 14e siècle quand le chœur gothique fut construit.
La découverte suscite une certaine émotion ; certains voulaient y voir l’église érigée au temps de l’arrivée de la statue miraculeuse au 7e siècle. Assez vite, on protège les vestiges par la construction d’une grande voûte, mais ce n’est que 10 ans plus tard, pendant l’hiver 1838/1839, que la salle est entièrement vidée de ses terres. La restauration en est confiée à l’architecte de la ville, Albert Debayser, formé à l’école des Beaux-Arts, et le lieu est ouvert au public pour la première fois le 8 avril 1839 à l’occasion des fêtes de Pâques.
Simultanément, est mise au jour une seconde salle d’origine médiévale, décorée de fresques du 13e siècle et située au côté nord de la crypte romane. A son tour, celle-ci est couverte d’une voûte moderne et déblayée.
L’aménagement d’une vaste crypte moderne.
Ce sont ces découvertes qui décident l’abbé Haffreingue à imaginer autour de ces vestiges du passé une vaste crypte moderne que ne prévoyait pas le projet initial.
Les autres salles suivent la même logique d’aménagement. A l’exception de la salle sous la rotonde établie au 19e siècle, leurs murs constituent le réemploi des murs de fondation de l’église médiévale sur lesquels viennent reposer les voûtes modernes. Il suffisait ensuite de retirer les terres pour créer les salles. Ce chantier de déblaiement s’échelonne jusqu’au début des années 1850. Il s’accompagne de l’exhumation d’une grande quantité d’ossements réunis dans une dizaine d’ossuaires et de fouilles archéologiques.
(Plan de la crypte en 1859)
… au décor foisonnant
L’aménagement de la crypte s’accompagne d’un ambitieux programme pictural mené progressivement jusqu’au milieu des années 1860, se traduisant, à terme, par la décoration de l’ensemble des parois, soit une surface peinte d’environ 4000 m2.
Au point de départ de ce programme, se trouve la restauration des peintures romanes et gothiques de la crypte médiévale, qui font écho à la redécouverte par les architectes et les archéologues de l’utilisation de la couleur dans l’architecture de l’Antiquité et du Moyen-Age. En 1836, avait ainsi commencé par exemple la restauration des peintures de la Sainte-Chapelle à Paris sous la direction de l’architecte Duban.
Les peintures murales du 19e siècle, dont le programme est défini par l’abbé Haffreingue, regroupent 160 scènes figuratives consacrées aux personnages de l’Eglise, à l’Ancien et au Nouveau Testament, à l’histoire de Notre-Dame de Boulogne.
(Peinture murale, salle du Nouveau Testament)
Ultérieurement, plusieurs de ces peintures altérées par l’effet du temps et le climat humide, sont recouvertes de badigeons. Les voûtes s’ornent quant à elles d’un décor d’arabesques ou de faux-parements.